ÉNERGIE-HABITAT-MOBILITÉ
Quelles recherches sur l'énergie, l'habitat et la mobilité pour demain ?
B.19. Étude des impacts sociaux et environnementaux et de l’approvisionnement énergétique
- Différentes technologies avec des degrés de maturité industrielle plus ou moins avancés sont perçues comme incontournables en réponse au discours commercial des industriels et des politiques qui vantent leur caractère innovant. Au-delà de l’emballement médiatique que suscitent ces technologies, il s’agit d’étudier méthodiquement leurs impacts sociaux et environnementaux, la manière dont elles s’insèrent dans les systèmes énergétiques existants, les mécanismes de financement, sans accepter leur développement “quoiqu’il en coûte”. Une veille scientifique plurielle recoupant plusieurs champs disciplinaires (histoire, sociologie, sciences politiques, philosophie, sciences de l’ingénieur et biologie) est à constituer sur ce sujet pour procurer une information fiable et indépendante des intérêts économiques sur les conséquences de ces technologies. La bonne connaissance des impacts (occupation/artificialisation des sols, biodiversité, qualité des espaces, perturbation des cycles géochimiques, énergie grise, impacts sociaux, etc.) est nécessaire pour éclairer les choix.
- Cette veille permettra d’alimenter des conventions de citoyens pour orienter les financements et choisir les orientations technologiques. Cela permettra de déterminer les champs de pertinence et le potentiel de production de l’éolien terrestre et en mer ; du solaire sur sols bâti ou non bâti ; de la construction de microcentrales hydrauliques ; de la méthanisation à différentes échelles ; du bois énergie sous ses différentes formes ; des agrocarburants de 1ère, 2ème et 3ème génération ; des carburants synthétiques ; des vecteurs énergétiques (hydrogène, batteries) ; ou encore des actions de “compensation carbone”.
- Quelles réductions de la consommation seraient souhaitables ? La France a posé une réduction de la consommation d’un facteur 2 d’ici 2050. 11% de l'énergie nationale est d’origine renouvelable, et l'hydraulique est fortement pilotable. Dans ce contexte, une réduction d’un facteur 10 de la consommation pourrait-elle permettre une transition vers un système énergétique 100% renouvelables et à faible impact environnemental sur l’ensemble du cycle de vie ? Sachant les importants gaspillages énergétiques (par exemple dans le secteur de la mobilité ou du bâtiment ou des gains d’un facteur 10 ou plus sont souvent atteignables), quelles actions rendraient ce scenario réalisable et souhaitable ? Quels scénarios, quels avantages comparés, quelle acceptabilité pour une réduction énergétique d’un facteur 2, 4, 6, 10 ou 20 ?
- Comment prendre en compte les aspects humains et sociaux dans les outils de prospective ? Des indicateurs alternatifs à la croissance du PIB pourraient être proposés dans ce cadre.
- Quels sont les avantages et limites des différents modèles de développement des énergies renouvelables au regard de critères de gouvernance et de participation citoyenne, de performance environnementale, de pertinence technique (répartition spatiale, disponibilité des ressources énergétiques) de viabilité et de résilience financière ? Quels sont les éventuels obstacles à la diffusion de ces différents modèles de développement et leurs conditions de succès ? Quels sont les instruments de politique énergétique les plus vertueux en matière de développement équilibré des énergies renouvelables et d'accompagnement des projets ?
- Quelle résilience par rapport au prix de l’énergie et aux ruptures d’approvisionnement ? Depuis 2008 le monde a connu de nombreuses révoltes de la vie chère qui coïncident avec les augmentations du prix du pétrole qui lui-même influe sur les prix de nombreuses marchandises. Quel est l’impact du prix du pétrole sur le démarrage des révoltes de la vie chère ? (Burkina Faso en 2008, pays arabes en 2011, gilets jaunes en 2018).
- Quelles politiques de reconversion des métiers sont nécessaires pour sortir des énergies polluantes ? Une étude comparée des intensités en emploi des différents métiers en fonction des domaines d’activités est à mener à différentes échelles (nationale, régionale, communale).
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