ÉNERGIE-HABITAT-MOBILITÉ ET AGRICULTURE
Quelles recherches croisées sur l'énergie, l'habitat, la mobilité et l'agriculture pour demain ?
B.38. Usage de la biomasse : interactions et implications. Synergies d'usage.
Usage des sols/foncier :
- Quels sont les cobénéfices possibles ou au contraire les compétitions d’usages des sols entre production agricole et énergétique (agrivoltaïsme, méthanisation etc.) en tenant compte des spécificités de chaque territoire ? cf. le scénario Afterres qui explore des évolutions des modes de production agricole et des régimes alimentaires de manière à réduire les consommations d’énergie et d’intrants du secteur agricole à l’horizon 2050#sdfootnote1sym" target="_blank">1. Comment favoriser les synergies entre les usages des sols et s’assurer de la préservation des ressources communes ? Quelle réalité derrière les publicités présentant des ruminants qui pâturent une prairie couverte de panneaux solaires (agrivoltaïque) ?
Comment les haies diversifiées (le bocage) ont pu avoir à la fois un usage de protection des terres contre l’érosion, de complément alimentaire avec des fruitiers, et du bois énergie ? Quelle généralisation serait envisageable ? Quelle quantité d’énergie serait mobilisable par la généralisation des bocages ?
Land sparing ou land sharing (intensification ou extensification), pour répondre aux enjeux de la production agricole, aux différents usages, tout en préservant les communs dont la biodiversité ?
- Au 20ème siècle les règles d’urbanisme ont eu tendance à refuser la construction sur les zones forestières et à restreindre la construction sur les reliefs. La construction neuve a donc artificialisé tout particulièrement les surfaces planes péri-urbaines, qui sont souvent les meilleures terres agricoles. Parallèlement les subventions importantes sur les céréales destinées à l’élevage et sur l’élevage en lui-même ont déplacé les cultures moins subventionnées, comme le maraîchage. L’élevage - ou d’autres cultures comme la vigne - ont conquis une part importante en plaine, alors qu’elles sont adaptées aux pentes, et qu’elles ont pu autrefois se situer plutôt sur les pentes.
Comment réorganiser l’espace périurbain et les espaces ruraux pour redistribuer les surfaces afin d’optimiser une production agricole locale, de type biologique, moins carnée, éviter l’artificialisation des sols et ajouter une production énergétique ?
- Énergétique/source de nutriments :
La méthanisation dégrade le carbone organique en méthane, puis en CO2 par combustion. L’azote des digestats devient plus minéral donc plus lessivable#sdfootnote2sym" target="_blank">2, ce qui ne représente pas que des avantages. Quels sont les avantages et inconvénients de la méthanisation d’un point de vue agronomique ? D’un point de vue biologique et écologique ?Comparer les méthodes de compostage et de méthanisation pour leurs bénéfices agronomiques et environnementaux respectifs. Comparer entre autres la transformation des excréments animaux par le compostage aérobie (composts de fumiers) et par la méthanisation (transformation anaérobie). Les sols agricoles et plus encore forestiers ont été décrits par la littérature scientifique comme un important puits de carbone potentiel, ce qui a un temps été un sujet en vue#sdfootnote3sym" target="_blank">3”. Cependant les sols ont au contraire tendance à perdre leur carbone. Les sols ont besoin d’apports en matière organique, a minima pour compenser la matière exportée. En ce sens il n’y a pas de “déchets organiques”, mais un cycle du carbone qui a besoin d’un continuel retour des matières organiques à l’humus. En quoi le développement de la méthanisation (et du bois-énergie) à grande échelle - qui extraient le carbone de la matière organique pour le brûler - va à l’encontre de la possibilité de capter le carbone dans les sols ? (Phénomène d’autant plus aggravé si les animaux sont nourris par exemple par du soja ou céréales d’origine lointaine, qui favorisent la déforestation).
De la même façon, la valorisation des branchages, les “rémanents” souvent décrits comme source d’énergie potentielle, alors qu’ils sont aussi nécessaires pour l’humus et la régénération des forêts, pose question. Quelles seraient les limites à poser au déploiement de la méthanisation et au bois énergie ? Quelle puissance énergétique souhaitable (ou maximale) la méthanisation et le bois-énergie pourraient fournir ?
#sdfootnote1anc" target="_blank">1 Solagro, “Le scénario Afterres 2050”, 2016
#sdfootnote2anc" target="_blank">2 http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/mafor_8p_01_07_14.pdf
#sdfootnote3anc" target="_blank">3 https://agridemain.fr/les-sols-agricoles-veritables-puits-de-carbone/
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